Pensez à vous décrire à une autre personne sans mentionner de facteurs externes tels que les amis ou la famille. Concentrez-vous uniquement sur vous-même, sur vos sentiments et votre comportement, sur vos forces et vos faiblesses, sur ce qui vous met en colère ou vous rend heureux.
Cet exercice vise à découvrir à quel point nous sommes conscients de nous-mêmes en tant qu’individus. La conscience de soi (parfois aussi appelée connaissance de soi ou introspection) consiste à comprendre vos propres besoins, désirs, faiblesses, habitudes et tout ce qui fait de vous l’individu unique que vous êtes. Plus vous en savez sur vous-même, mieux vous vous adaptez aux changements de la vie. Lorsque nous avons une meilleure compréhension de nous-mêmes, nous sommes en mesure de faire l’expérience de notre personnalité en tant qu’individus uniques et séparés. Cela nous permet d’apporter des changements et de nous appuyer sur nos points forts, ainsi que d’identifier les domaines dans lesquels nous souhaiterions apporter des améliorations. La prise de conscience de soi est souvent la première étape pour fixer des objectifs.
Les recherches montrent que la conscience de soi est directement liée à l’intelligence émotionnelle et à la réussite. Elle vous aide à créer des objectifs réalisables parce que vous pouvez prendre en compte vos forces, vos faiblesses et ce qui vous motive lorsque vous fixez des objectifs. Elle vous permet de vous guider sur la bonne voie en choisissant de saisir les occasions qui correspondent le mieux à vos compétences, vos préférences et vos tendances. Elle permet d’identifier plus facilement les situations et les personnes qui nous déclenchent et nous permet d’anticiper nos propres réactions. Elle nous permet d’apporter des changements de comportement positifs qui peuvent conduire à une plus grande réussite personnelle et interpersonnelle.
La connaissance de soi
est également considérée comme une qualité importante pour un professionnel de la santé mentale. Les professionnels de la santé mentale traitent avec des personnes de cultures, religions, langues, modes de vie et systèmes de valeurs variés. Pour conseiller efficacement, un thérapeute doit reconnaître ses propres systèmes de valeurs afin de pouvoir respecter l’individualité. Les bons professionnels de la santé mentale interviendront au-delà des connaissances ou des compétences acquises, en s’incluant eux-mêmes dans leur pratique de conseil, une tâche difficile à accomplir.
Que se passe-t-il lorsqu’un conseiller n’est pas conscient de sa propre valeur ? Sans un minimum de conscience de soi, il est facile pour les conseillers de s’identifier aux problèmes des clients et d’imaginer qu’ils sont similaires, voire identiques, aux leurs. L’inverse de cette situation est également possible. Sans conscience de soi, il est possible d’imaginer que tous les autres ont les mêmes problèmes qu’eux. De cette façon, les problèmes du conseiller sont projetés sur le client. La conscience de soi peut permettre au conseiller de marquer les « limites de son ego » et de faire la différence entre ce qui lui appartient et ce qui appartient à ses clients. Deuxièmement, la conscience de soi permet au conseiller de faire un « usage conscient de soi ». La conscience de soi peut donner au conseiller le sentiment d’avoir le pouvoir de mener des interventions thérapeutiques, car il se sentira plus conscient et réfléchi, plutôt que spontané et maladroit.
La conscience de soi permet également d’identifier les facteurs de stress, de sorte que vous puissiez utiliser les informations pour mettre en place des mécanismes d’adaptation efficaces.
Toute forme de psychothérapie comporte des méthodes permettant d’améliorer la prise de conscience. La psychothérapie moderne a commencé par la psychanalyse, la thérapie par la parole, dont l’origine est à mettre au crédit de Sigmund Freud. La psychanalyse utilise la libre association pour aider les gens à prendre conscience des pensées et des souvenirs qui émergent constamment dans un courant de conscience. Les psychanalystes interprètent également les rêves afin d’améliorer la prise de conscience du contexte émotionnel de l’expérience qui, autrement, pourrait échapper à l’observation.
La vague actuelle de thérapies cognitives enseigne des versions laïques des pratiques bouddhistes de la pleine conscience. L’amélioration de la pleine conscience aide les gens à agir de plus en plus en accord avec leurs valeurs, au lieu de réagir par des comportements de fuite et d’évitement qui aggravent généralement les problèmes.
Pour améliorer l’auto-observation
on enseigne aux clients des exercices de pleine conscience tels que l’observation de la respiration, le mouvement du corps avec conscience et la reconnaissance des expériences sans filtre de jugement de valeur. Les clients remplissent également des carnets de bord qui enregistrent leur humeur, leurs pensées, leurs actions et leurs réactions émotionnelles face à des situations difficiles. L’approche du journal intime est au cœur des premières thérapies cognitives, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), où les clients remplissent des fiches de pensées automatiques, enregistrant leurs réactions intérieures aux situations. Il leur est ensuite demandé de contrer les suppositions habituelles, ce qui réduit l’anxiété et la dépression générées par des attentes impuissantes et désespérées.
Parmi les techniques qui peuvent vous aider, ou aider vos clients si vous avez suivi une formation thérapeute, à prendre conscience de leur propre situation, on peut citer
La tenue d’un journal, où l’on réfléchit sur ses expériences en les relatant en dehors de la séance de thérapie. Ces réflexions peuvent rendre la thérapie plus efficace.
La bibliothérapie, y compris les livres d’auto-assistance, en particulier ceux recommandés par le thérapeute parce qu’ils sont particulièrement instructifs et fondés sur des recherches solides.
Les thérapies artistiques et les bacs à sable, où l’on crée des images ou l’on arrange des figures et des objets qui font appel à l’imagination ludique de l’enfance pour une meilleure prise de conscience de soi et une meilleure guérison.
La réduction du stress basée sur la pleine conscience (MBSR), telle qu’enseignée par Jon Kabat-Zinn, qui aide les gens à gérer la douleur physique et émotionnelle.
Des cours de méditation, en particulier ceux qui enseignent la méditation de la pleine conscience, ou la méditation shamata (calme) et vipassana (perspicacité).
Les thérapies de groupe, où la conscience de soi est renforcée par les réactions des autres et par l’écoute des expériences similaires des autres. Les interactions sociales sont également observées « en direct », afin que le thérapeute et le groupe puissent y répondre.
La conscience de soi permet non seulement d’établir une relation thérapeutique solide, mais elle aide aussi les profanes à prendre des décisions plus éclairées et contribue à leur bien-être général.
Il est important de se rappeler que la conscience de soi est la capacité d’un individu à apprécier les forces et les faiblesses de son propre caractère. En prenant conscience de cela, on peut agir, faire des choix et prendre des décisions qui correspondent à ses propres capacités. Il est important de prendre le temps nécessaire – la conscience de soi ne s’apprend pas dans un livre, mais s’acquiert par l’autoréflexion en utilisant ce que vous avez appris sur vous-même pour éclairer vos décisions, vos comportements et vos interactions avec les autres.
Quelques questions guidées pour vous aider à démarrer :
- Quels sont vos points forts et vos points faibles ? Énumérez trois de ces questions.
- Qu’est-ce qui vous tient le plus à cœur ?
- Faites la différence entre ce que l’on peut ou ne peut pas faire par soi-même.
- Quels sont les sentiments dont vous êtes le plus conscient, par rapport aux autres ?
- Quels sont vos déclencheurs (personnes et situations les plus susceptibles de déclencher des émotions négatives ou inconfortables) ?
- Comment réagissez-vous au stress ?
- Comment vous sentez-vous par rapport aux différents rôles que vous jouez dans votre vie (par exemple, sœur, étudiante, meilleure amie, employée, athlète, etc.)